Canards, coqs et moutons de Jean-Claude Ragaru
L'histoire des premières expériences aérostatiques nous est connue et assez familière grâce aux écrits et aux images diffusés au XIXe siècle. Les auteurs des ouvrages de ce temps furent souvent aéronautes eux-mêmes tels Fulgence Marion (nom de plume de Camille Flammarion), Gabriel de La Landelle ou Gaston Tissandier.
Ils eurent accès à des documents divers d'une époque encore proche : rapports aux académies scientifiques, lettres et notes des inventeurs comme la correspondance entre Etienne Montgolfier et son frère Joseph, objets divers, souvenirs de ces premières aventures, peintures, gravures...
Ces documents ont permis alors de se faire une idée assez précise et juste de ce qui s'est réellement passé durant la période 1782-1785.
Le développement des sciences, à notre époque, permettant des analyses de plus en plus fines, et les découvertes, certes rares mais exceptionnelles, telles les archives trouvées récemment au château de Brogieux en Ardèche contribuent en permanence à l'amélioration de notre connaissance.
Mais, que connaissaient les contemporains de ces inventions qui permirent aux Montgolfier et à Charles «de rendre l'air navigable» ? Simplement et seulement ce qu'ils pouvaient en lire dans la presse du temps.
Il m'a semblé intéressant et amusant d'essayer d'imaginer la perception de ces événements si importants que pouvait avoir «l'honnête homme» du siècle des Lumières, aristocrate ou bourgeois, cultivé ou curieux, abonné à la Gazette... C'est pourquoi les articles relatifs aux ballons seront «la chair» de cet ouvrage, reproduits avec l'orthographe et les mesures du temps pour en garder toute la saveur.
Ces extraits de presse seront accompagnés d'un «éclairage» plus moderne mais, lumière d'aujourd'hui ou bougie d'hier vous aurez le choix et pourrez donc lire, selon votre humeur, avec ou sans perruque poudrée...
