JEAN MALRIEU PRÉSENCE DE LA POÉSIE / PIERRE DHAINAUT / ÉDITIONS DES VANNEAUX
Jean Malrieu / Pierre DHAINAUT / Des vanneaux
livre en français
2007
Pierre DHAINAUT
9782916071237
174 pages, format 14cm x 16cm
Faut-il raconter la vie des poètes ? Les plus fascinants ne sont-ils pas ceux dont nous ignorons presque tout, qui n ’ont laissé qu ’une oeuvre ? Je sais bien ce que l ’on reproche aux biographies, elles ne sont pas seulement indiscrètes : en s ’ajoutant au texte, le font-elles mieux connaître ? Elles donneraient plutôt l ’illusion de la connaissance. Entre l ’anecdote et l ’événement, comment choisir ? Que savons-nous de ce qui importe à l ’oeuvre, de ce qu ’elle retient pour le transformer ? Surtout, savons-nous de quelle manière elle influence la vie ? Pour certains l ’oeuvre est le but exclusif, ils lui sacrifient leur vie.
De l ’absolu Jean Malrieu avait une autre approche. Ce ne sont pas les mots seuls qui tremblaient pour lui. La perte d ’un chat, la chute d ’une feuille, la venue d ’un poème : a-t-il une fois distingué l ’absolu du relatif, ce que du moins on croit désigner par de tels termes ? Il aimait les anecdotes, tous ceux qui le rencontrèrent s ’en souviennent, et c ’est le titre d ’une partie de La Vallée des Rois, mais il s ’agissait à ses yeux d ’événements ou de mythes. Le familier, le fabuleux, ensemble.
L ’oeuvre et la vie, lui-même ne les séparait pas. Ce n ’est pas l ’abondance de l ’oeuvre qui me surprend, Jean Malrieu n ’a tant écrit que pour appeler la vie, qui était tout, dont le plus beau nom peut-être est poésie, quand se confondent la «grâce» et l ’«insatisfaction». (...) ce tremblement de l ’être entier, Jean Malrieu nous laisse un seul poème, morcelé, recommencé, qui est son oeuvre, qui est sa vie.
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