CE QUE CHANTENT LES ARBRES DE MONTREUIL
« Près de quarante années séparent ces deux textes. Pourtant le geste est le même. Constante, l’obsédante tâche du poème. D’un siècle à l’autre, c’est toujours au même office des morts que nous convoque Gatti.
Morts des fusillades et des pendaisons. Ceux des bûchers, des charniers. Ceux dont la mort est un défi pour le survivant, pour l’univers, pour le poème. En chacun de ces morts c’est le destin de l’univers qui se joue, le destin du poème, de la poésie.
Mort-Ouvrier n’était connu jusque-là que comme appendice d’un livre de photos consacré au premier film de Gatti, L’Enclos.
D’un siècle à l’autre, d’un poème à l’autre, on pourrait croire que bien des espérances ont sombré, bien des utopies écrites au langage de lutte de classe, de révolution. Si Gatti y revient dans Ce que chantent les arbres de Montreuil, ce n’est pas en nostalgie mais pour tenter de (se) dire, face à ceux qui ont choisi de mourir dans ces mots-là. » Michel Seonnet (extraits de la préface)