UNE MAIN de C.F RAMUZ

Une chute sur le verglas, en janvier 1931, prive momentanément Ramuz de l’usage de son bras gauche. Cet accident, aux résonances multiples, l’amène, dans les jours et les semaines qui suivent, à écrire son premier récit autobiographique.

« Il vient de m’arriver une aventure sans doute très banale, mais imprévue, toute fraîche, toute pleine de nouveauté pour moi ; toute pleine, il me semble aussi, d’enseignements que je tâche de m’énumérer un à un : qui sont d’abord une terrible humiliation, ensuite une non moins redoutable obligation à la patience (car on n’est pas patient, et on ne veut pas l’être, pourtant on est forcé de l’être) ; enfin un retour non moins forcé sur moi-même, la nécessaire épreuve d’une étroite confrontation. »