Le Livre Nouveau des Saint-Simoniens
Manuscrit d'Emile Barrault, Michel Chevalier, Charles Duveyrier, Prosper Enfantin, Charles Lambert, Léon Simon et Thomas-Ismayl Urbain
1832-1833
Editions, introduction et notes par Philippe Régnier
Editions Du Lérot
1992
En avril 1832, les saint-simoniens se retirent sur la colline de Ménilmontant. En signe de solidarité avec les prolétaires, ils abolissent la domesticité. Afin que leurs compagnes inventent la liberté des femmes en toute indépendance, ils s’imposent le célibat. De leurs mains, ils aménagent un théâtre de plein air pour accueillir la foule affluant chaque dimanche à leurs cérémonies.
Mais les apôtres du « nouveau christianisme » de Saint-Simon font aussi œuvre intellectuelle. Ils parlent littérature et mathématiques, esthétique et homéopathie, méthode dialectique et philosophie des sciences. Ils projettent de reconstruire Paris sous la forme d’un colosse couché aux pieds d’un Temple-Femme et imaginent les noces de l’humanité et d’un monde régénéré. Préfigurant l’éclectisme interculturel de la future société des nations, ils intègrent de multiples apports germaniques et se tournent vers l’Orient dans l’espoir d’y trouver puissance religieuse.
Formant Genèse et Évangiles, le Livre nouveau se compose de dialogues, de récits de conversations, d’épîtres et de poèmes en prose visant à un dépassement du romantisme. Il constitue le dernier message, inédit, de précurseurs redevenus actuels.
