OCTAVE MIRBEAU CORRESPONDANCE AVEC AUGUSTE RODIN
Mirbeau, Octave
Correspondance avec Auguste Rodin
édition de Pierre Michel et Jean.-François Nivet
Editions Du Lérot
1988
« Ce grand écrivain qui me fait l’honneur de son amitié… » C’est en ces termes que Rodin parlait de son ami et défenseur Octave Mirbeau.
Car, on l’oublie trop souvent, Mirbeau n’est pas seulement l’auteur d’œuvres à succès et à scandales qui sentent le soufre, telles que le Jardin des supplices, Le Journal d’une femme de chambre et Les Affaires sont les affaires. Il est aussi – et surtout ? – selon le mot d’Apollinaire : « le seul prophète de ce temps ». Il est le journaliste écouté, le bretteur infatigable qui a su imposer à coups de trompe et à grand renfort d’ironie les génies méconnus ou décriés de son temps, Monet, Pissarro, Van Gogh et Cézanne, Gauguin et Vallotton, Maeterlinck et Paul Claudel, Camille Claudel et Maillol. Et surtout Rodin, son dieu. « Rodin est grand, Mirbeau est son prophète ». Trente années d’amitié.
Trente années d’une inlassable bataille contre tous les académismes, toutes les incompréhensions, tous les sarcasmes. Bataille couronnée de succès que l’on sait. Aussi, lucide et reconnaissant, Rodin pouvait-il écrire à son vieil ami, au soir de sa vie : « Vous avez tout fait dans ma vie et vous en avez fait le succès ». Les 160 lettres de Mirbeau à Rodin permettent de suivre les étapes de ce long combat et de pénétrer dans l’intimité de ces deux amis liés par une admiration réciproque.
Elles constituent aussi un témoignage irremplaçable sur les bouleversements (naturalisme, impressionnisme, symbolisme) d’une époque si riche de talents novateurs.