Tandis qu'Il serait sans parfum De Ludovic Bablon Ed. Amourier 9782911718854
Tandis qu'Il serait sans parfum De Ludovic Bablon Ed. Amourier 9782911718854

Tandis qu'Il serait sans parfum De Ludovic Bablon Ed. Amourier

Tandis qu'il serait sans parfum de Ludovic Bablon

Edition L' AMOURIER

EAN : 9782911718854

134 pages.

Collection “ Thoth ”

ISSN 1625-9173

In Stock
14,22 €

 

Tandis qu'Il serait sans parfum De Ludovic Bablon Ed. Amourier

EAN : 9782911718854

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Ici l’Annonciation se vit à rebours.

Que Jésus se présente devant les maisons, qu’Il s’installe à l’hôtel ou erre sur les places, personne ne Le voit.

Dans cet Évangile final dicté par la colère, Jésus solde, Il ferme tout, l’Enfer et le Paradis. Il en profite pour boucher l’horizon.

Mais face au vide l’être demeure, même flottant et chancelant il se doit d’avancer dans l’espace creusé. Ainsi prennent forme les autres textes de ce recueil.

Pour défier le néant la conscience cultive des obsessions au gré de Huit proses tristes, saisie plus loin par la colère elle verse dans l’offense déferlante d’une véhémente Lettre au Seigneur de mon angoisse. Il advient même qu’elle se fasse attentive, s’ouvrant le temps d’un texte – Écrit du monde flottant – à une perception panthéiste de la vie.

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Extrait

Petites proses tristes N° 5

J’attendais le départ des colombes pour mourir avec elles; j’attendais, je ne sais pas, la fin du jour, un Incident, qu’apparaissent des gens neufs aux fenêtres des tours.

Rien n’apparut; toutes les clopes brûlent; crime en Asie.

À cette époque, telle du moins qu’elle m’est restée, j’allais m’asseoir près du lit dans des ombres sans fin, et je préparais du café.

Je cherchais un ennemi, je frappais fort aux portes, pour susciter l’énervement, la fureur, la crainte, que sais-je? – l’émerveillement. Les rues étaient gonflées de foutre, de sang et de pus, de torpeur en somme; et comme d’un deuil sourdement las.

Chaque soir, le parking s’emplissait, les ascenseurs marchaient, le ciel disparaissait; éclairs à leurs fenêtres.

Les tours se profilaient comme des frayeurs collatérales, des blocs de demeures tripartites, des soleils morts; en fait, peut-être simplement des tours.

Les gens des escaliers, encore, bougeaient dans des mariages ou dans des solitudes; je sentais bien leurs discussions; j’avais peur; je craignais tous les jours.

Parfois, il me semblait apercevoir les lignes sépia d’un ciel infiniment rougissant: ce n’étaient que les arêtes éternelles des tours. C’était comme si le monde, sans aucunement trembler, s’était mis à tourner; à ces moments surtout je retournais au fond.

Mais enfin, avec le temps, je m’habituai aux tours; leur ambiance me quittait; tous leurs yeux sont ouverts.

Bien sûr, qu’il ne se passait rien: les meurtres, en des colonnes connexes, créaient une armature blêmie; leur idéal était le froid, un ciel, désespérant réellement; puis, comme les monstres n’existaient pas, ils se mirent à crier. Prends garde, me disais-je: ils ont bloqué leurs doigts contre l’interrupteur.

J’aurai voulu l’écrire, mais je n’en pouvais mais; je ne pouvais qu’attendre; vos cathédrales m’ont semblé pendre.

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Illustrations

En couverture, photographie d’une œuvre de Max Charvolen

Format 10 x 20 centimètres

134 pages.

Couverture quadrichromie

Reliure dos carré collé

Collection “ Thoth ”

ISSN 1625-9173

Dépôt légal 4° trimestre 2002

 

9782911718854
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