SUR LA PISTE DE RENÉ LE BEGUE
C ’était l ’époque d ’un sport automobile qui n ’était pas épargné par les conflits latents entre les nations et qui fut pourtant l ’une des plus riches que ce sport ait connu.
C ’était une époque où un gentleman-driver avait encore la possibilité de rivaliser avec les plus grands pour peu qu ’il ait l ’adresse et l ’argent nécessaire.
C ’était aussi une époque où les pilotes s ’affrontaient dans toutes les disciplines possibles, sur tous types de tracés. L ’éclectisme était plus qu ’une règle, c ’était une évidence, quelque chose de normal.
On jugeait un pilote ou une voiture dans toutes les conditions qu ’il ou elle était capable d ’affronter. Ainsi, on n ’était pas pilote de rallye, pilote de voitures de sports ou pilote de monoplaces. On était tout cela à la fois. On était pilote de course, tout simplement.
René Le Bègue, comme tous ses congénères, n ’a pas échappé à cette règle et y a même excellé.
Sa carrière, aussi brève soit-elle, se suffit en elle-même pour conter comment un jeune pilote a su s ’imposer comme un des plus purs talents du sport automobile hexagonal et a su se révéler comme un grand espoir européen.